Distribution de flyers, comment faire ?

Malgré l’essor du numérique, le bon vieux flyer papier reste un moyen de communication direct très efficace pour toucher une audience locale. Qu’il s’agisse de promouvoir l’ouverture d’un commerce, un événement, ou une offre spéciale, distribuer des flyers permet de mettre physiquement votre message entre les mains de votre public cible. Mais attention, une campagne de flyers improvisée et non réfléchie peut aboutir à un gâchis (flyers jetés, public indifférent, voire problèmes légaux). Pour rentabiliser l’impression de vos dépliants, il faut une stratégie de distribution bien ficelée. Dans cet article, nous allons détailler comment faire une distribution de flyers réussie en Suisse : depuis la conception du flyer lui-même jusqu’au choix des zones de diffusion, en passant par le respect de la réglementation locale et les astuces pour capter l’attention des passants.
Flyer rue

1. Définir vos objectifs et votre ciblage

Avant même d’imprimer vos flyers, clarifiez l’objectif de votre campagne et à qui vous souhaitez les distribuer :

  • Quel est le message principal ? Est-ce pour annoncer une porte ouverte, une promotion limitée, présenter un nouveau service ? Un flyer = un message clé. Il faut pouvoir résumer l’offre en une phrase percutante sur le flyer (par ex : “-20% sur tout le magasin ce samedi !” ou “Concert gratuit vendredi au Parc XY”). Avoir un objectif clair vous aidera aussi à mesurer les résultats (nombre de visiteurs le jour J, codes promo utilisés, etc.).
  • Qui voulez-vous toucher ? Identifiez votre cible géographiquement et démographiquement. Par exemple : habitants du quartier, étudiants de telle université, passants dans la zone commerciale, professionnels d’une zone industrielle… Ce ciblage est crucial pour décider où et comment distribuer. Si vous visez des familles du quartier, vous pourriez faire du boîtage (dépôt en boîtes aux lettres) autour de l’école et de la crèche. Si vous ciblez des jeunes, la distribution à la sortie d’un campus ou en soirée dans un lieu fréquenté sera plus pertinente. Un bon ciblage évite de disperser vos flyers inutilement. Comme le dit un adage marketing, “Mieux vaut 100 flyers bien placés que 1000 distribués au hasard.”

En définissant cela en amont, vous poserez les bases de votre plan de distribution. Par exemple, une petite PME locale pourrait cibler un rayon de 3 km autour de son magasin pour toucher les riverains et les travailleurs de proximité.

2. Concevoir un flyer attrayant et efficace

Un flyer qui marche, c’est d’abord un flyer qui se lit. Nombre de tracts finissent à la poubelle sans même avoir été regardés plus de 2 secondes. Pour éviter ce sort, soignez la conception :

  • Un visuel accrocheur : Utilisez un titre ou slogan percutant en gros caractères dès le haut du flyer. Par exemple “Grandes Soldes d’Été : -50%” ou “Nouveau Restaurant Italien – Pizza offerte !”. Ce doit être visible de loin et donner envie de lire la suite. Ajoutez une image pertinente (photo de votre produit phare, visuel de l’événement, etc.) qui attire l’œil. Évitez les designs surchargés : un flyer doit être clair et épuré. Le passant doit en un coup d’œil saisir ce dont il s’agit.
  • Un message concis : Trop de texte tue le texte. Limitez-vous aux informations essentielles : quoi, quand, où, comment profiter de l’offre. Privilégiez les listes à puces, les mots clés en gras, un langage simple. Par exemple : “Portes ouvertes – Samedi 14 oct 10h-18h – Démonstrations gratuites – Adresse – Site web.” Si besoin, renvoyez pour plus d’infos vers un site ou un QR code. Le flyer donne envie, il n’a pas à tout détailler.
  • Appel à l’action et incentive : Incitez le lecteur à faire quelque chose de précis : “Venez avec ce flyer, un cadeau vous attend”, “Réservez votre place avant le 30 juin”, “Scannez ce QR code pour une remise supplémentaire”. Un coupon détachable est d’ailleurs un bon moyen de mesurer le retour et de motiver le destinataire à le garder sur lui. Un flyer avec un code promo unique ou une mention “Sur présentation de ce flyer” devient un bon de réduction – il a plus de chances de ne pas finir à la poubelle.
  • Coordonnées et localisation : Ça peut sembler évident, mais vérifiez que votre flyer mentionne clairement le nom de votre entreprise/événement, l’adresse, et un moyen de contact (téléphone, email, site). Mettez aussi un plan si c’est un lieu peu connu. Un flyer qui donne envie mais sans adresse, c’est peine perdue. Ajoutez éventuellement un logo pour la reconnaissance de marque.
  • Qualité visuelle : Faites relire et corriger pour éviter les fautes (cela décrédibilise). Utilisez un papier suffisamment épais (135g ou plus) pour faire pro. Préférez des couleurs vives ou un contraste fort pour se démarquer. Si vous n’êtes pas graphiste, passez par un pro ou utilisez des modèles prêts-à-personnaliser sur Internet, mais assurez-vous du rendu final. Un flyer mal imprimé ou brouillon ne donnera pas envie et risque de desservir votre image.

En synthèse, un flyer doit donner l’info rapidement et clairement, tout en étant suffisamment accrocheur pour ne pas être ignoré. Mettez-vous à la place du passant pressé : qu’est-ce qui le pousserait à garder ce bout de papier ?

3. Planifier la distribution (lieux, moments, méthode)

Voici le cœur de l’opération : comment, où et quand diffuser vos flyers pour toucher un maximum de personnes pertinentes :

  • Choisir les lieux stratégiques : En fonction du ciblage défini en étape 1, listez les endroits où votre cible se trouve. Exemples de lieux de distribution classiques : sorties de métro/gare, carrefours très fréquentés en centre-ville, marchés, centres commerciaux (à l’extérieur ou sur parking), boîtes aux lettres d’un quartier ciblé, pare-brise de voitures (attention réglementation, on y reviendra), événements en rapport (foires, salons, compétitions sportives selon le sujet), campus universitaires, etc. Évaluez le flux : un bon spot, c’est là où passent beaucoup de gens en peu de temps. Mais attention aussi à la pertinence du flux : 100 personnes dont 80 hors cible, ça fait 80 flyers gaspillés. Mieux vaut une densité un peu moindre mais un public plus qualifié. Par exemple, pour promouvoir un festival rock, se poster à la sortie d’un concert rock la semaine précédente est très pertinent, même s’il y a moins de monde que dans toute la ville un samedi.
  • Choisir les créneaux horaires : Là encore, pensez à quand votre cible est disponible et réceptive. Distribuer aux heures de pointe du matin, c’est beaucoup de monde mais pressé, se rendant au travail – ils risquent de ne pas s’arrêter. En sortie de journée (17h-19h), les gens sont plus relax, ou en pause déjeuner vers midi près des bureaux. En zone commerçante, le samedi après-midi est idéal (public flânant). Devant les écoles, la sortie de 16h attire les parents. Devant une salle de spectacle, la sortie de la représentation en soirée. Bref, adapter le timing optimise l’attention. Pensez aussi à la météo : par temps de pluie, les passants filent sans s’arrêter, votre distribution aura moins de rendement.
  • Méthodes de distribution :
    • Main à la main : vous (ou vos distributeurs) donnez directement le flyer aux passants. C’est efficace pour engager un mini-dialogue (“Bonjour, un nouvel institut de beauté ouvre juste à côté, voici -10% pour vous”). Cela personnalise l’approche et encourage la personne à vraiment regarder. Cependant, beaucoup refusent par réflexe (ce n’est pas grave, proposez avec le sourire). Pensez à la présentation de vos distributeurs : portez un T-shirt avec le logo, soyez avenant, pas insistant. Si la personne dit non, inutile d’insister lourdement. Distribuer à la main est autorisé sur la voie publique en Suisse, tant que vous ne bloquez pas le passage ni n’importunez (voir plus loin la législation).
    • Boîte aux lettres (boîtage) : déposer dans les boîtes aux lettres d’une zone ciblée. C’est long mais ça peut être fait en amont (sur plusieurs jours). Attention, en Suisse comme en France, il est interdit de déposer de la pub dans les boîtes portant un autocollant “Pas de publicité” (ogdiffusion.com). Respectez cela pour éviter des plaintes. La Poste propose aussi des services de distribution toutes boîtes (mais en Suisse il y a un débat car malgré l’autocollant “Stop pub”, la Poste distribuait quand même certaines publicités politiques ou commerciales dans le passéfrc.ch). Actuellement, l’option la plus sûre est de cibler les boîtes sans “Stop pub”. Vous pouvez aussi glisser dans des journaux locaux (certaines régies proposent l’insertion de vos flyers dans leur distribution).
    • Sur pare-brise de voitures : Pratique répandue mais qui devient très restreinte. En Suisse, de plus en plus de communes l’interdisent dans l’espace public car cela génère des déchets (flyers qui volent dans la rue) et n’est pas considéré comme respectueux. Par exemple, la ville de Genève a une réglementation stricte sur l’utilisation du domaine public pour distribution de tractsgeneve.ch. En effet, légalement, mettre un prospectus sur une voiture peut être assimilé à un dépôt non sollicité et certaines villes verbalisent. Donc, à moins d’être sur un parking privé avec autorisation, c’est déconseillé. Il vaut mieux donner en main propre aux conducteurs ou passagers (ex: sur un parking d’événement, donner aux gens quand ils retournent à leur voiture).
    • En libre-service sur comptoirs : Vous pouvez aussi déposer des flyers chez des commerçants partenaires (ex: un présentoir chez le boulanger du coin) ou dans des offices de tourisme, etc. Ce n’est pas vraiment de la “distribution” active, mais ça complète. N’oubliez pas de récupérer les invendus pour pas encombrer les autres.
    • Via un service pro : La Poste suisse (PostMail) propose le service “PromoPost” par exemple, pour distribution toutes-boîtes ciblée (par zone géographique, sans les boîtes anti-pub). C’est payant mais ça vous décharge de la logistique et assure un passage massif. Vous pouvez aussi engager des étudiants/distributeurs via des agences d’hôtesses ou de distribution pour le main-à-main.

Planifier tout cela vous permettra d’être efficace. Par exemple : “Vendredi 16h-18h, distribution main-à-main devant la gare. Samedi matin, boîtage quartier X sur 200 boîtes. Samedi après-midi, présence devant le centre commercial Y.” En combinant plusieurs actions, vous multipliez les chances de couvrir votre cible.

4. Respecter la réglementation et l’éthique

La distribution de flyers est autorisée en Suisse, mais encadrée par certaines règles :

  • Autorisation sur la voie publique : En principe, pour une distribution manuelle sur le domaine public, il faut une autorisation communale. Par exemple, à Genève, l’article 15 du règlement sur la pub dans la rue précise que la permission est accordée par l’autorité cantonale ou communale qui gère le domaine public (geneve.ch). En pratique, de nombreuses distributions se font sans démarche, mais légalement il faudrait demander. Renseignez-vous auprès de votre mairie : certaines exigent une demande (parfois payante) pour distribuer des tracts dans les rues/piétonnes. D’autres sont plus souples tant que ça ne cause pas trouble. Mieux vaut vérifier pour éviter qu’un agent vous interrompe.
  • Respect de la propreté : Vous êtes censé ne pas générer de littering (déchets). Si après votre passage, le trottoir est jonché de flyers jetés, la voirie peut vous le reprocher. Une astuce, c’est de prévoir quelqu’un en “nettoyeur” derrière ou de s’assurer de ramasser les refus tombés. Ainsi vous montrez votre sérieux. D’ailleurs, en France certaines villes facturent le nettoyage si elles retrouvent des flyers partout suite à une distribution sauvage. En Suisse, l’accent est mis sur la responsabilité écologique. Donc évitez de forcer les gens : ne mettez pas de flyers dans les mains d’enfants (risque de jeter direct), ne collez pas sur poteaux ou voitures sans droit (amende possible).
  • Boîtes aux lettres “Pas de publicité” : Comme mentionné, ne pas y déposer de flyer. C’est explicitement interdit par le Code de l’environnement en France, et en Suisse l’auto-collant est respecté par la Poste dans ses services officiels (tacticmedia.comadvertising.post.ch). Ne pas respecter, c’est risquer d’énerver les destinataires et de gâcher vos flyers.
  • Espaces privés : Ne distribuez pas dans un centre commercial ou sur un parking privé sans accord. Par exemple, dans un Mall, le gestionnaire peut vous expulser si vous tractez sans autorisation (souvent ils veulent vous vendre un stand ou emplacement publicitaire). Pareil, ne rentrez pas dans un immeuble pour boîter dans un hall d’entrée, c’est privé. Restez sur l’espace public ou obtenez la permission du propriétaire.
  • Contenu du flyer : Respectez les mentions légales. En France, “Ne pas jeter sur la voie publique” est une mention obligatoire sur les flyers publicitaires (lesgrandesimprimeries.com). En Suisse, ce n’est pas explicitement dans la loi, mais c’est conseillé de l’indiquer par courtoisie (et en cas de littering, ça montre que vous avez fait votre part). Si votre flyer comporte un jeu-concours ou promotion, assurez-vous de mentionner les conditions d’utilisation (dates, limite, etc.). Évitez tout contenu trompeur ou non conforme (ex: si vous vendez un produit, les obligations légales genre prix TTC, etc.).

En somme, faites preuve de civisme : ne forcez pas la distribution là où ce n’est pas voulu. Les bonnes pratiques vous épargneront des problèmes et donneront une meilleure image de votre marque (on se souvient aussi comment on a reçu le flyer – si c’était intrusif, c’est négatif).

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